Quelle date pour l’arrêt des centrales nucléaires ?

Après une année de travail des commissions, le Conseil national délibérera sur la stratégie énergétique 2050 lors de la session de décembre 2014. L’occasion de faire le point sur l’avancée des travaux, et en particulier sur la question de la durée de vie des centrales nucléaires, qui a suscité passablement d’articles dans les journaux.

Lors du compromis historique de 2011 entre les partis socialistes, écologistes, Verts libéraux, démocrates-chrétiens et bourgeois démocrates pour la sortie du nucléaire, la question de la date d’arrêt des centrales nucléaires avait été laissée ouverte. Il n’avait pas été possible de convaincre les partis bourgeois de l’alliance de fixer une date butoir ou une durée de vie maximum. Le Conseil fédéral avait clairement indiqué qu’il était d’accord de renoncer à la construction de nouvelles centrales nucléaires, mais pas de fixer une date limite à l’exploitation des installations existantes, estimant qu’elles devaient pouvoir rester en exploitation « aussi longtemps qu’elles sont sûres ».

Dans son projet de loi, le Conseil fédéral a donc renoncé à proposer des changements aux règles d’exploitation pour les centrales existantes. Or, maintenir le droit actuellement en vigueur  signifie que l’État n’a quasiment aucun moyen d’arrêter une centrale nucléaire en raison de son âge, sauf en cas de danger imminent. Les exploitants des centrales nucléaires sont très attachés à ce cadre légal, car ils espèrent pouvoir retirer un maximum de cash le plus longtemps possible en procédant à un minimum d’investissements pour la sécurité.

Tant qu’il était question de construire des nouvelles centrales nucléaires pour remplacer les anciennes, cette question n’était pas brûlante. En effet, c’est la date d’inauguration des nouvelles centrales qui aurait déterminé l’extinction des anciennes. Avec la décision de s’engager dans la transition énergétique, et donc de renoncer au nucléaire, la question de l’âge maximum des centrales vieillissantes devient brûlante. Le vieillissement des matériaux soumis aux radiations accentue en effet les problèmes de sécurité. Or, dans le nucléaire, le moindre accident peut avoir des conséquences catastrophiques. Si les CFF mettent au rancard des vieilles locomotives de 50 ans, on se demande bien pourquoi l’on exploiterait une centrale nucléaire 70 ou 80 ans.

Lors des auditions en commission, l’Inspectorat fédéral de la sécurité nucléaire (IFSN), pourtant peu suspect d’antinucléarisme primaire, nous a clairement confié qu’il manquait d’instruments légaux pour forcer les exploitants à maintenir un niveau de sécurité suffisant jusqu’au dernier jour. Sur cette base, les partis membres de l’alliance pour la sortie du nucléaire ont décidé qu’il était nécessaire de muscler le projet du Conseil fédéral. Au terme de plusieurs mois de discussions, nous avons pu nous mettre d’accord sur la solution suivante : après 40 ans d’exploitation, les exploitants doivent déposer un plan d’exploitation à long terme qui garantisse une marge de sécurité croissante pour compenser le vieillissement du matériel. Ce plan peut être approuvé pour 10 ans au plus. Après 10 ans, la procédure doit être répétée. Autrement dit, cela signifie que, dès la quarantième année, les centrales nucléaires passent d’un régime d’autorisation illimitée à un régime d’autorisation de 10 ans renouvelable.

Par rapport au régime d’autorisation illimitée sans condition qui prévaut actuellement, c’est un progrès important. Il force les exploitants à investir s’ils veulent absolument prolonger la durée de vie de leurs centrales. Ou alors à fixer volontairement une date d’arrêt proche qui leur permette de renoncer à des rééquipements. Économiquement, cette seconde option devient très attractive. C’est une des raisons pour lesquelles les Forces motrices bernoises ont décidé d’arrêter la centrale de Mühleberg en 2019, et ceci même avant l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’énergie nucléaire.

En commission, les socialistes ont tenté de convaincre une majorité de ses membres qu’une durée de vie maximale de 50 ans devait être fixée dans la loi, du moins pour les vieilles centrales nucléaires. Une telle disposition permettrait enfin d’arrêter les deux réacteurs de Beznau  en 2019 et 2021. S’agissant de la plus ancienne centrale nucléaire encore en service dans le monde, il faut vraiment souhaiter que cette minorité, représentée par notre camarade argovien Max Chopard, l’emporte au plénum du Conseil national. Mais même si cela ne devait pas être le cas, le dispositif introduit par la Commission du Conseil national représente une amélioration pour notre sécurité et favorise la mise hors service des centrales vétustes plus rapide que sous le droit actuel.

Interlocuteur-trices sur ce thème

Clément Borgeaud

Clément Borgeaud

Porte-parole & campagnes Suisse latine

Partager l'article :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Animation laden...Animation laden...Animation laden...

Newsfeed

Tu as des questions concernant l'adhésion ou le formulaire d'adhésion ? Nous sommes à ta disposition pour t'aider.

Questions fréquentes

Le plus simple est de remplir en ligne le formulaire d’adhésion ci-contre.

Tu décides toi-même de l’engagement qui te convient le mieux.

  • Si tu as peu de temps, il n’y a absolument rien de mal à ce que ton engagement se limite au paiement de ta cotisation. Ceci nous aide aussi à construire une Suisse et un monde meilleurs.
  • La section à laquelle tu es affilié-e te demandera parfois, si tu as le temps, d’être présent-e sur stand, de récolter des signatures ou de participer à une action téléphonique. C’est toujours un plaisir lorsque nos membres s’engagent et s’impliquent – mais c’est bien sûr entièrement volontaire.
  • La plupart des sections organisent régulièrement des assemblées générales pour discuter de thèmes et d’activités politiques actuels. La participation à ces réunions est bien sûr également totalement volontaire. Mais c’est toujours une occasion d’y rencontrer de nouvelles personnes.
  • Si un thème te touche particulièrement, tu peux t’engager dans une commission thématique du PS Suisse ou de ton parti cantonal, ou encore dans l’une des sous-organisations telles que les Femmes socialistes, le PS Migrant-es, le PS 60+ ou le PS queer.
  • Il y a aussi souvent la possibilité d’assumer une fonction interne au parti, par exemple au sein du comité de ta section.
  • Si tu le souhaites discuter d’une candidature à une fonction publique, par exemple à la commission scolaire de ta commune, tu peux prendre contact avec ta section.

Afin de réaliser ses actions et son travail politique, le PS compte surtout sur l’engagement de ses membres. Mais la défense de nos valeurs nécessite aussi des moyens financiers.
Les cotisations des membres sont fixées, différemment, par les partis cantonaux et les sections locales et dépendent de ton revenu imposable. Nous suivons nos propres exigences politiques : celle ou celui qui gagne peu, paie peu, et celle ou celui qui gagne beaucoup, participe davantage aux coûts du parti et de sa politique.
En règle générale, les cotisations annuelles sont de l’ordre de 80 CHF pour les personnes à faible revenu et progressent à quelques centaines de francs pour les personnes à haut revenu.
Ces cotisations sont perçues annuellement.

Bien sûr ! Il n’est absolument pas nécessaire de posséder le passeport suisse pour pouvoir adhérer au PS.
Toute personne vivant en Suisse doit pouvoir participer aux débats politiques.

Tu as différentes possibilités de t’engager. Si tu veux être actif-ve au niveau local, adresse-toi à la section de ta commune de domicile.
C’est aussi le lieu le plus adapté pour t’engager dans une fonction publique ou un service au sein de l’administration (Conseil communal, Commission scolaire, Commission sociale…)
Tu peux également faire valoir ton savoir et ton savoir-faire en exerçant une fonction interne au parti. Le PS recherche toujours des personnes désirant s’engager dans l’organisation du parti (communes, districts, canton, commissions thématiques).

Il suffit de manifester ton intérêt aux responsables de ta section. C’est la section qui désigne les candidat-es du PS pour des fonctions publiques.
Ta section locale est souvent aussi le point de départ du processus de nomination interne au parti pour les candidatures au gouvernement cantonal (par exemple au Grand Conseil).

Aucune, excepté ta cotisation. Le partage de nos valeurs et de nos convictions est tout de même une condition préalable. Cela ne signifie pas pour autant de partager l’intégralité des positions du PS.

Les membres de la Jeunesse socialiste ont la possibilité d’adhérer gratuitement au PS jusqu’à l’âge de 26 ans. Une demande correspondante peut être envoyée par courriel à [email protected].

Les statuts du PS Suisse interdisent l’adhésion simultanée à plusieurs partis suisses.
Les doubles nationaux peuvent être membres du PS Suisse et d’un parti frère étranger, par exemple du SPD allemand ou du Partito Democratico italien. L’adhésion au PS Suisse est gratuite pour les membres de partis frères, pour autant qu’ils puissent prouver qu’ils versent une cotisation à un parti socialiste dans leur pays d’origine.

Oui, même à l’étranger, tu peux t’impliquer dans la politique en tant que membre du PS Suisse. Si tu es domicilié à l’étranger, tu deviens automatiquement membre du PS International.

Ce que t’offre le PS

Ce que tu peux attendre du PS.

Tu es proche de la politique : nous t’envoyons nos invitations, nos newsletters ainsi que notre magazine « Socialistes ». Tu peux réseauter avec des personnes partageant les mêmes idées que toi.

Tu peux apprendre des autres et apporter tes propres connaissances et compétences à différents niveaux au sein du parti.
Ensemble, créons un avenir meilleur !

Pas de démocratie sans formation. Nous te proposons des webinaires et des séminaires et nous t’offrons la possibilité d’acquérir des connaissances générales et d’échanger sur des thèmes politiques actuels.