La majorité bourgeoise du Conseil national ne veut pas affronter la crise climatique et a rejeté aujourd’hui l’initiative pour un fonds climat. Elle empêche ainsi des investissements urgents et nécessaires pour protéger le climat. Pourtant, la volonté de la population est claire : la Suisse doit atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Or, dans de nombreux domaines, les moyens financiers nécessaires pour garantir la décarbonation de l’économie, de la mobilité ou encore du logement font défaut. La chute de la Suisse dans le classement international en matière de protection du climat illustre l’impasse actuelle dans laquelle se trouve la politique climatique. Sans le fonds climat, la Suisse risque de ne pas respecter ses engagements internationaux.
La crise climatique continue de s’aggraver. Dans le même temps, il est évident que si nous n’investissons pas maintenant dans la protection du climat, les coûts seront encore plus élevés à l’avenir. Afin de dégager dès à présent les ressources nécessaires pour renforcer la protection du climat et la sécurité de l’approvisionnement, une large alliance a lancé l’initiative pour un fonds climat. « L’initiative pour un fonds climat offre à la Suisse la possibilité de réussir la transition énergétique, de décarboner son industrie et ses transports et de protéger la nature et la biodiversité », déclare la présidente des VERT-E-S suisses Lisa Mazzone.
La majorité de centre-droit du Conseil national a toutefois rejeté aujourd’hui l’initiative. « Depuis la guerre d’agression brutale menée par Poutine contre l’Ukraine, il est clair que nous devons mettre fin à notre dépendance vis-à-vis du pétrole, du gaz et du charbon. L’initiative pour un fonds climat en pose les premiers jalons », rappelle Mattea Meyer, co-présidente du PS Suisse.
Pour le comité d’initiative, une chose est claire : grâce au fonds climat, nous pourrons isoler nos bâtiments, installer des systèmes de chauffage sans énergie fossile tels que des pompes à chaleur, mettre en place une infrastructure de recharge pour les voitures électriques et concevoir des formations initiales et continues pour les professions d’avenir nécessaires à la protection du climat. Celle-ci signifie également protéger la population contre les effets négatifs du changement climatique, tels que les inondations, les coulées de boue, les incendies de forêt, les vagues de chaleur ou les sécheresses.