La majorité de droite du Conseil national a décidé aujourd’hui de supprimer les salaires minimaux légaux cantonaux, malgré l’opposition du Conseil fédéral et de 25 cantons. Ces salaires minimaux ont en outre été approuvés démocratiquement par la population. Le PS Suisse condamne fermement cette attaque frontale contre les salaires minimaux et combattra la modification de la loi par tous les moyens, y compris par référendum.
« En mettant en œuvre la motion Ettlin, le Conseil national veut baisser les salaires par la loi. C’est un scandale », déclare Cédric Wermuth, co-président du PS Suisse. « Les salaires minimaux sont un moyen essentiel dans la lutte contre la pauvreté. La droite agit non seulement de manière antidémocratique, mais aussi de manière irresponsable. » Le Conseil national a approuvé aujourd’hui le projet de loi visant à mettre en œuvre la motion Ettlin. Le résultat de ce projet : des milliers de personnes devront s’attendre à une diminution de salaire, alors que leurs salaires minimaux ont été décidés démocratiquement par des votations populaires. « Nous combattrons cette loi antisociale et antidémocratique de toutes nos forces, jusqu’à un éventuel référendum. Le Conseil des États doit maintenant corriger le tir », déclare Cédric Wermuth.
Même le Conseil fédéral, dominé par la droite, rejette clairement cette modification de la loi. Il estime qu’elle viole la Constitution ainsi que plusieurs principes fondamentaux de l’ordre juridique suisse, notamment la répartition des compétences entre la Confédération et les cantons. Parmi les 26 cantons, 25 l’ont également rejetée. « Il s’agit d’une attaque directe contre l’ordre fédéral et la participation politique de la population », a déclaré le conseiller national socialiste Emmanuel Amoos. « Les salaires minimaux cantonaux ont été légitimés par la population — cette décision du Conseil national est antidémocratique et constitue un affront envers toutes celles et ceux qui travaillent dans les secteurs à bas salaires. »
Plusieurs communes ont déjà adopté un salaire minimum légal, et de nombreuses autres envisagent de le faire. « Un salaire minimum légal fondé sur des considérations de politique sociale nous permettrait d’améliorer concrètement la situation des travailleuses et travailleurs précaires. Si cette modification législative est mise en œuvre telle qu’elle a été décidée par le Conseil national, les cantons et les communes perdront un instrument de politique sociale essentiel pour lutter contre la pauvreté et protéger le pouvoir d’achat », conclut Emmanuel Amoos.