Le Conseil fédéral a adopté aujourd’hui le contre-projet à l’initiative « Stop au blackout », prenant une décision gravement erronée en matière de politique énergétique. En levant l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires, le ministre de l’Énergie Albert Rösti s’oppose ouvertement à la volonté de la population et risque un retour coûteux et dangereux à une technologie obsolète. Le PS Suisse rejette fermement à la fois l’initiative et la contre-proposition.
« Ce que le Conseil fédéral a décidé aujourd’hui relève d’une politique énergétique d’hier », critique la conseillère nationale Martine Docourt (PS/NE). « L’énergie nucléaire n’est pas seulement non durable et non renouvelable, elle comporte également des risques considérables pour la sécurité et crée de nouvelles dépendances vis-à-vis des États autoritaires qui fournissent les matières premières nécessaires. »
Bien que le Conseil fédéral rejette l’initiative « Stop au blackout », il met directement en œuvre les objectifs de cette dernière avec son contre-projet. En effet, celui-ci prévoit de modifier la loi sur l’énergie nucléaire de manière à rendre à nouveau possibles des autorisations générales pour les centrales nucléaires, interdites depuis l’entrée en vigueur de la Stratégie énergétique 2050.
« Cette décision du Conseil fédéral est très problématique sur le plan démocratique. Une fois de plus, Albert Rösti impose ses propres vues », souligne Mathilde Crevoisier Crelier, conseillère aux États (PS/JU). « Et ce, alors que la population suisse s’est clairement prononcée en faveur de la sortie du nucléaire et du développement des énergies renouvelables lors de plusieurs votations. »
Sur le plan économique, les nouvelles centrales nucléaires sont absurdes. Leur construction prendrait des décennies et coûterait des milliards, sans pour autant apporter de réponse aux éventuelles pénuries d’électricité dans les années à venir. « D’ici à ce que de nouvelles centrales nucléaires soient construites, les énergies renouvelables auront déjà été suffisamment développées pour garantir la sécurité de l’approvisionnement, conformément à la volonté du Parlement et de la population », ajoute Martine Docourt.
Au lieu d’investir des milliards dans une technologie dangereuse et dépassée, il faut maintenant investir résolument dans un approvisionnement énergétique durable, renouvelable et indépendant. C’est exactement ce que demande l’initiative pour un fonds climat du PS Suisse et des VERT-E-S, sur laquelle nous devrions voter en 2026.