La majorité de droite du Conseil des États veut assouplir considérablement la loi sur le matériel de guerre. Cela permettrait de livrer indirectement des armes à des États qui ne respectent pas les droits humains. Le PS Suisse critique vivement cette décision et continuera de s’opposer fermement à cet assouplissement massif de la loi sur le matériel de guerre, si nécessaire par référendum.
« Au lieu de se référer au droit international et d’offrir son soutien aux victimes d’une agression interdite par la Charte des Nations unies en cas de crise, on préfère risquer des livraisons indirectes de matériel de guerre à des États qui ne respectent pas le droit international, comme l’Arabie saoudite », déclare la conseillère aux États socialiste Franziska Roth (SO). « Ce cadeau fait à l’industrie de l’armement permet même des livraisons indirectes d’armes à la Russie, sur le dos de l’Ukraine, ou à Israël, alors que ces pays violent massivement le droit international humanitaire. »
Avec la modification de la loi sur le matériel de guerre adoptée aujourd’hui par le Conseil des États, les déclarations de non-réexportation pour plus de 20 États seraient supprimées. Le matériel de guerre pourra ainsi continuer à être livré dans des zones de guerre, à la discrétion des États-Unis, de l’Argentine ou de la Hongrie. De plus, ces États pourront transférer le matériel de guerre acheté en Suisse à des pays qui violent systématiquement et gravement les droits humains. Le principe selon lequel les armes suisses ne doivent pas être utilisées dans des conflits armés ni contre la population civile est ainsi jeté par-dessus bord.
« Il est cynique que la majorité de droite du Parlement parle constamment de neutralité tout en acceptant que du matériel de guerre suisse soit utilisé à l’avenir dans des conflits armés contre la population civile », déclare Mattea Meyer, co-présidente du PS Suisse. « Le PS s’opposera par tous les moyens à cette ouverture massive de la loi sur le matériel de guerre, si nécessaire par un référendum. »