Depuis 20 ans, les primes d’assurance-maladie explosent, tandis que les salaires et les rentes stagnent. Lors du Congrès du PS Suisse de ce jour à Sursee (LU), les délégué-es ont approuvé le lancement d’une initiative fédérale pour des primes d’assurance-maladie liées au revenu. Cette initiative soulage les ménages à hauteur de plusieurs milliers de francs, exonère les enfants de l’assurance de base et met fin au choc annuel des primes, le tout financé par des suppléments plafonnés pour les plus hauts revenus.
« Nous rendons enfin les primes équitables et renforçons ainsi le pouvoir d’achat des gens », déclare Mattea Meyer, co-présidente du PS Suisse. « Celles et ceux qui ont plus paient plus — et environ 85 % des personnes verront leur charge financière sensiblement allégée. Grâce à cette initiative, ces personnes auront plusieurs milliers de francs supplémentaires dans leur porte-monnaie. » Une personne seule gagnant 60 000 francs aurait ainsi un allègement pouvant atteindre 2400 francs par an.
Le cœur de l’initiative consiste en des rabais sur les primes en fonction du revenu. Les enfants et les jeunes jusqu’à 18 ans seraient totalement exempté-es de primes dans l’assurance de base. Ce système serait financé par des suppléments modérés pour les personnes aux revenus les plus élevés (environ 15 %), avec un plafond clairement défini. « Cela mettrait fin au choc annuel des primes », poursuit Mattea Meyer. « Les familles, les retraité-es et les personnes seules aux revenus faibles et moyens pourraient ainsi enfin respirer. »
Tenir tête aux oligarques de la tech
Les délégué-es ont ensuite discuté et adopté le papier de position « Les big tech : un danger pour la démocratie ? ». Alors que les géants numériques, d’Amazon à TikTok, façonnent notre quotidien et que l’IA générative se développe rapidement, le pouvoir de marché et les profits se concentrent entre les mains d’un petit nombre d’entreprises aux États-Unis et en Chine. Cette concentration menace la diversité des médias, les droits fondamentaux et la formation libre et objective de l’opinion publique, y compris en Suisse. « Pour le PS, une chose est claire : la technologie n’est pas une fatalité en soi », déclare le conseiller national et co-président du Groupe socialiste aux Chambres fédérales Samuel Bendahan. « Elle doit être conçue de manière à être bénéfique pour l’être humain et la société. »
Dans son papier, le PS réclame des droits fondamentaux numériques forts, notamment le droit à l’intégrité numérique, un accès sécurisé à des informations fiables, la transparence et une protection efficace contre la discrimination. Il exige des règles claires pour les plateformes et l’IA, le développement d’alternatives publiques et démocratiques, une politique de concurrence renforcée, ainsi qu’une réglementation efficace et une imposition juste des entreprises. Le PS réclame également des conditions de travail équitables et des mesures visant à réduire la consommation d’énergie et de ressources.
Critique des priorités politiques de la Berne fédérale
Dans la matinée du Congrès, outre Mattea Meyer, le co-président du PS Suisse Cédric Wermuth et la conseillère fédérale socialiste Elisabeth Baume-Schneider ont également pris la parole devant les délégué-es. Cédric Wermuth a vivement critiqué les priorités de la Berne fédérale : « Chaque fois que nous voulons obtenir quelque chose pour le pouvoir d’achat de la population, pour les loyers, pour les salaires, pour les primes d’assurance-maladie, pour les retraites, on nous dit que nous n’avons pas les moyens pour cela. Mais chaque fois que nous devons sauver des banques, que nous accordons des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et aux super-riches, là, les moyens ne sont jamais suffisants. »
L’après-midi, le Congrès discutera notamment des recommandations de vote pour les prochaines votations fédérales, des propositions de soutien à diverses initiatives ainsi que de différentes résolutions et propositions.





