La majorité de droite du Parlement modifie la révision de la loi sur le matériel de guerre de manière à ce que les armes suisses puissent à nouveau finir dans des pays comme l’Arabie saoudite, Israël ou le Myanmar. L’Ukraine, en revanche, reste expressément exclue des livraisons d’armes.Le PS s’y oppose fermement et lancera un référendum avec une large alliance.
« Les partis de droite au Conseil national et au Conseil des États ont modifié la loi afin de servir les intérêts financiers de l’industrie de l’armement », déclare le conseiller national socialiste Pierre-Alain Fridez (JU). « Désormais, les armes suisses pourraient être livrées à des États autoritaires, sans contrôle quant à leur utilisation contre leur propre population. Ce ne serait qu’une question de temps avant que nous ne lisions à nouveau des titres tels que « L’EI et Al-Qaïda s’arrachent les grenades suisses. » »
La révision adoptée par Parlement supprime en grande partie les déclarations de non-réexportation en vigueur jusqu’à présent. Cela signifie qu’à l’avenir, les armes suisses pourraient être acheminées vers des zones de guerre via des pays tiers. « Les armes suisses pourraient être acheminées vers Israël via les États-Unis, voire vers la guerre civile soudanaise via les Émirats arabes unis. Nous avions enfin tourné la page de ce genre de scandale, mais cette révision ouvre à nouveau la porte à ce type de situation », poursuit Pierre-Alain Fridez.
« Les armes suisses pourraient donc à nouveau tomber entre les mains de groupes terroristes, et des régimes autoritaires, comme l’Arabie saoudite, pourraient en obtenir, alors qu’ils violent systématiquement les droits humains », continue Pierre-Alain Fridez. « L’Ukraine, en revanche, reste expressément exclue des livraisons d’armes. C’est politiquement contradictoire et moralement désastreux. L’UDC bloque délibérément le soutien à l’Ukraine, tout en autorisant les exportations d’armes vers des États autoritaires. Après le retour de la guerre d’agression en Europe, une adaptation législative ciblée serait nécessaire afin que la Suisse puisse venir en aide à la victime d’une telle guerre lorsque le Conseil fédéral constate une violation flagrante de la Charte des Nations unies. Or, cette révision législative passe complètement à côté de cet objectif. »
Pour le PS Suisse, une chose est claire : la Suisse ne doit pas devenir le complice des dictatures et de l’industrie de l’armement. « Avec cette révision de la loi, la Suisse perd de sa crédibilité et se rend complice de violations des droits humains et de la déstabilisation mondiale », conclut Pierre-Alain Fridez. Le PS, en collaboration avec une large alliance, lancera un référendum contre la révision de la loi sur le matériel de guerre si une majorité devait la soutenir lors des votes finaux.



