Collaboration et transparence pour notre place financière

Il y a plusieurs mois, l’investigation « Offshore leaks » a ouvert une brèche dans le secret qui tend à entourer les paradis fiscaux. Elle indique l’ampleur impressionnante de la délinquance fiscale à l’échelle planétaire. Dans notre pays, plus de 300 personnes ainsi qu’une vingtaine de banques semblent y être impliquées. Une première conséquence très médiatisée de ces révélations : après avoir longtemps nié détenir un compte bancaire en Suisse, le ministre du budget français Jérôme Cahuzac, a été contraint de démissionner et a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale.

Il y a plusieurs mois, l’investigation « Offshore leaks » a ouvert une brèche dans le secret qui tend à entourer les paradis fiscaux. Elle indique l’ampleur impressionnante de la délinquance fiscale à l’échelle planétaire. Dans notre pays, plus de 300 personnes ainsi qu’une vingtaine de banques semblent y être impliquées. Une première conséquence très médiatisée de ces révélations : après avoir longtemps nié détenir un compte bancaire en Suisse, le ministre du budget français Jérôme Cahuzac, a été contraint de démissionner et a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale.

Mais ce n’est pas seulement depuis ces évènements que la place financière suisse apparaît comme un bastion d’intermédiaires financiers, qui administrent des sociétés offshore dans des paradis fiscaux. En effet, les banques suisses détiennent une part importante du marché de la gestion des capitaux privés offshore – une industrie génératrice de profits considérables.

Au lieu de recourir au secret bancaire, l’« optimisation fiscale » se fonde désormais sur d’autres techniques, bien plus coûteuses et complexes. Instruments classiques d’opacité pour le client qui veut rester discret face au fisc, les montages anglo-saxons de trusts et de sociétés offshore sont bien plus efficaces que la discrétion des banquiers. Le risque d’une découverte de l’arrangement par l’Etat est d’autant plus faible que la structure est coûteuse et qu’un avis de droit rédigé par un avocat en aura légitimé l’usage.

Pourquoi s’offusquer, si tout cela est parfaitement légal? En effet, la légitimité des trusts et des sociétés offshore n’a encore jamais été défiée avec sérieux par les gouvernements de grands pays ou les enceintes comme l’OCDE et le G20. Ce sont aujourd’hui ces procédés de sociétés et de trusts qui constituent la charpente de l’opacité recherchée par les plus grandes fortunes de ce monde. Celles-ci peuvent s’acheter l’apparence de la légalité tout en créant des structures qui défiscalisent les gains, la fortune et la succession. Le Tax Justice Network estime qu’un montant de 15 000 milliards de dollars échappe, essentiellement grâce à ces techniques, aujourd’hui aux impôts. Et cette pratique scandaleuse est juridiquement protégée. Il faut donc en finir au plus vite!

Mais l’opération « Offshore leaks », à elle seule, ne résoudra pas le problème. Au lieu de tirer bénéfice de la fraude fiscale, le secteur financier doit investir dans sa restructuration rapide pour offrir une industrie bancaire de qualité et surtout propre. Il n’existe pas de motif légitime qui justifierait que la place financière suisse continue à se rendre complice (coupable ?) de l’évasion des contribuables étrangers.

Face aux développements récents, l’Union européenne et l’OCDE augmentent leur pression sur la Suisse, tandis que le Conseil fédéral, tout comme l’Association suisse des banquiers, campent sur une attitude réactive et peu prévoyante. Plutôt que de s’arcbouter sur une position éthiquement et politiquement détestable, la faisant apparaître à nouveau comme un refuge de tricheurs, la Suisse devrait donner son accord de principe à la transparence requise par l’Union européenne, tout en subordonnant sa mise en œuvre à la garantie que les mêmes règles soient respectées par tous.

Une démarche proactive avec l’Union européenne sur l’échange automatique d’informations mettrait un terme définitif aux différends récurrents relatifs au secret bancaire. Il faut légaliser les actifs non imposés appartenant à la clientèle existante, négocier des délais transitoires, et prévoir l’ouverture réciproque des marchés dans le secteur des services financiers. C’est la seule manière de contraindre la place financière helvétique à fournir des services aussi efficaces qu’intègres à tout le monde plutôt que de persister à miser sur la soustraction fiscale pratiquée par une minorité aisée !

En outre, la Suisse doit passer des conventions d’échange d’informations fiscales avec toutes les places financières offshore, permettant aux autorités d’obtenir sur place des renseignements sur les fonds illicites.

Dorénavant, le paradigme de la collaboration et de la transparence doit remplacer celui de la concurrence, de l’opacité et de la tricherie. La place financière helvétique pourrait alors poursuivre sa route en faisant prévaloir ses compétences concurrentielles, à l’exclusion de tout profit fondé sur la turpitude de certains de ses clients.

Le groupe socialiste des Chambres fédérales a exigé la tenue d’une session extraordinaire lors de la session d’été du Parlement pour aborder ces questions urgentes.  

Interlocuteur-trices sur ce thème

Clément Borgeaud

Clément Borgeaud

Porte-parole & campagnes Suisse latine

Partager l'article :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Animation laden...Animation laden...Animation laden...

Newsfeed

Tu as des questions concernant l'adhésion ou le formulaire d'adhésion ? Nous sommes à ta disposition pour t'aider.

Questions fréquentes

Le plus simple est de remplir en ligne le formulaire d’adhésion ci-contre.

Tu décides toi-même de l’engagement qui te convient le mieux.

  • Si tu as peu de temps, il n’y a absolument rien de mal à ce que ton engagement se limite au paiement de ta cotisation. Ceci nous aide aussi à construire une Suisse et un monde meilleurs.
  • La section à laquelle tu es affilié-e te demandera parfois, si tu as le temps, d’être présent-e sur stand, de récolter des signatures ou de participer à une action téléphonique. C’est toujours un plaisir lorsque nos membres s’engagent et s’impliquent – mais c’est bien sûr entièrement volontaire.
  • La plupart des sections organisent régulièrement des assemblées générales pour discuter de thèmes et d’activités politiques actuels. La participation à ces réunions est bien sûr également totalement volontaire. Mais c’est toujours une occasion d’y rencontrer de nouvelles personnes.
  • Si un thème te touche particulièrement, tu peux t’engager dans une commission thématique du PS Suisse ou de ton parti cantonal, ou encore dans l’une des sous-organisations telles que les Femmes socialistes, le PS Migrant-es, le PS 60+ ou le PS queer.
  • Il y a aussi souvent la possibilité d’assumer une fonction interne au parti, par exemple au sein du comité de ta section.
  • Si tu le souhaites discuter d’une candidature à une fonction publique, par exemple à la commission scolaire de ta commune, tu peux prendre contact avec ta section.

Afin de réaliser ses actions et son travail politique, le PS compte surtout sur l’engagement de ses membres. Mais la défense de nos valeurs nécessite aussi des moyens financiers.
Les cotisations des membres sont fixées, différemment, par les partis cantonaux et les sections locales et dépendent de ton revenu imposable. Nous suivons nos propres exigences politiques : celle ou celui qui gagne peu, paie peu, et celle ou celui qui gagne beaucoup, participe davantage aux coûts du parti et de sa politique.
En règle générale, les cotisations annuelles sont de l’ordre de 80 CHF pour les personnes à faible revenu et progressent à quelques centaines de francs pour les personnes à haut revenu.
Ces cotisations sont perçues annuellement.

Bien sûr ! Il n’est absolument pas nécessaire de posséder le passeport suisse pour pouvoir adhérer au PS.
Toute personne vivant en Suisse doit pouvoir participer aux débats politiques.

Tu as différentes possibilités de t’engager. Si tu veux être actif-ve au niveau local, adresse-toi à la section de ta commune de domicile.
C’est aussi le lieu le plus adapté pour t’engager dans une fonction publique ou un service au sein de l’administration (Conseil communal, Commission scolaire, Commission sociale…)
Tu peux également faire valoir ton savoir et ton savoir-faire en exerçant une fonction interne au parti. Le PS recherche toujours des personnes désirant s’engager dans l’organisation du parti (communes, districts, canton, commissions thématiques).

Il suffit de manifester ton intérêt aux responsables de ta section. C’est la section qui désigne les candidat-es du PS pour des fonctions publiques.
Ta section locale est souvent aussi le point de départ du processus de nomination interne au parti pour les candidatures au gouvernement cantonal (par exemple au Grand Conseil).

Aucune, excepté ta cotisation. Le partage de nos valeurs et de nos convictions est tout de même une condition préalable. Cela ne signifie pas pour autant de partager l’intégralité des positions du PS.

Les membres de la Jeunesse socialiste ont la possibilité d’adhérer gratuitement au PS jusqu’à l’âge de 26 ans. Une demande correspondante peut être envoyée par courriel à [email protected].

Les statuts du PS Suisse interdisent l’adhésion simultanée à plusieurs partis suisses.
Les doubles nationaux peuvent être membres du PS Suisse et d’un parti frère étranger, par exemple du SPD allemand ou du Partito Democratico italien. L’adhésion au PS Suisse est gratuite pour les membres de partis frères, pour autant qu’ils puissent prouver qu’ils versent une cotisation à un parti socialiste dans leur pays d’origine.

Oui, même à l’étranger, tu peux t’impliquer dans la politique en tant que membre du PS Suisse. Si tu es domicilié à l’étranger, tu deviens automatiquement membre du PS International.

Ce que t’offre le PS

Ce que tu peux attendre du PS.

Tu es proche de la politique : nous t’envoyons nos invitations, nos newsletters ainsi que notre magazine « Socialistes ». Tu peux réseauter avec des personnes partageant les mêmes idées que toi.

Tu peux apprendre des autres et apporter tes propres connaissances et compétences à différents niveaux au sein du parti.
Ensemble, créons un avenir meilleur !

Pas de démocratie sans formation. Nous te proposons des webinaires et des séminaires et nous t’offrons la possibilité d’acquérir des connaissances générales et d’échanger sur des thèmes politiques actuels.