Il est temps de prendre parti pour la sécurité, la liberté et la paix – propositions pour une nouvelle politique de sécurité basée sur trois piliers

La guerre brutale de Poutine contre l'Ukraine est un changement d'époque pour l'Europe. Cela nous inquiète évidemment toutes et tous. Il n'est plus possible de détourner le regard : le cours du monde a un impact sur la Suisse aussi. La sécurité, la liberté et la paix ne peuvent plus être assurées par le nombrilisme helvétique. L'avenir de nos enfants ne peut pas supporter un présent aussi indifférent. La Suisse peut et doit maintenant prendre parti pour une politique globale de paix et de sécurité qui protège notre liberté.

Une politique de sécurité qui tient compte du changement d’époque peut se baser sur les trois points suivants.

Neutralité active : la neutralité existe déjà bien avant une déclaration de guerre. Celui qui ne regarde pas avec qui il fait des affaires ne peut pas être neutre. Dans le pire des cas, il finance des autocrates et leurs désirs d’armement. Il est temps de mettre un terme à ce modèle commercial. Celui qui veut être neutre doit faire des droits humains la base de ses relations économiques, car le commerce sans respect contraignant des droits humains ne peut plus être d’actualité.

Deuxièmement, la Suisse doit aussi être activement neutre au-delà de ses frontières. Pour les petits États, la sécurité n’existe que si le droit s’applique, et pas simplement la loi du plus fort. La neutralité active signifie devenir l’avocat du droit international et des droits humains. Les trois dernières décennies ont été marquées par une dévalorisation de l’ONU et de l’OSCE par les grandes puissances. La Suisse doit utiliser son siège à venir au Conseil de sécurité de l’ONU pour renforcer à nouveau le rôle de l’ONU dans le monde. Elle devrait s’engager pour un financement suffisant des organisations de l’ONU et inviter à des discussions mondiales sur la paix et le contrôle des armements après la fin de la guerre.

Une véritable souveraineté, européenne et renouvelable : n’est souverain que celui qui dispose d’alternatives, même en temps de crise. Si l’on dépend des livraisons de pétrole ou de gaz d’autocrates, de telles alternatives nous échappent. Une véritable souveraineté exige donc un approvisionnement énergétique sûr, avec des énergies indigènes et renouvelables en mains publiques. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est d’une véritable offensive pour l’efficacité énergétique et le développement de l’énergie solaire. Et nous devons renforcer la souveraineté dans tous les domaines vitaux. Dans le domaine de la santé et de l’approvisionnement en médicaments, tout comme dans la numérisation et la politique industrielle. L’époque de la gestion à court terme en flux tendu est révolue. Nous avons à nouveau besoin de stratégies à long terme avec des chaînes d’approvisionnement sûres. Nous ne devons pas livrer nos infrastructures critiques (notamment dans le domaine de l’énergie) et nos réseaux de communication (par exemple en ce qui concerne la 5G) à des acteurs privés ou étatiques de Chine, à des autocrates du Golfe ou aux États-Unis, mais nous avons besoin de solutions européennes.

Car pour la Suisse, la véritable souveraineté n’existe qu’au niveau européen. Cela vaut également pour la défense militaire. Aujourd’hui déjà, l’UE assume de fait, en association avec l’OTAN, la charge principale de la sécurité militaire de la Suisse. Il est clair que la suppression de l’armée n’est pas aujourd’hui à l’ordre du jour. Mais il est également que clair que l’adhésion à l’OTAN ne constitue pas non plus une option pour la Suisse à l’avenir. Une coopération accrue avec les instruments de sécurité de l’UE pourrait cependant être envisagée. Mais pour l’instant, la Suisse peut se montrer solidaire d’une autre manière : avec une contribution décente à la cohésion pour renforcer la démocratie en Europe de l’Est et avec plus de prestations solidaires en matière de politique d’asile. Ainsi qu’en renonçant à la politique de dumping fiscal qui finit par réduire la capacité des autres États européens à financer leurs tâches, y compris dans le domaine de la sécurité.

Une solidarité vécue à l’intérieur et à l’extérieur : la transformation de l’approvisionnement en énergie et l’hébergement des réfugié-es auront un coût. La solidarité en Suisse est aujourd’hui très importante. Elle peut le rester si les gens se sentent soutenus par la politique. C’est pourquoi nous avons besoin de plus de sécurité sociale. Si l’on veut une société qui résiste sans crainte à la pression des autocrates et qui reste prête à accueillir des réfugié-es, il ne faut pas laisser s’installer en même temps la peur pour les retraites, l’emploi et les factures impayées. Un travail sûr, de bons salaires et de bonnes retraites, des primes d’assurance maladie et des structures d’accueil pour enfants abordables font impérativement partie de l’architecture de sécurité intérieure pour l’avenir. Et cette solidarité est également nécessaire vis-à-vis des autres. La guerre, les crises migratoires et les pandémies montrent que notre sécurité sociale est elle aussi de plus en plus influencée par des événements mondiaux. Si l’on veut pouvoir compter sur de véritables alliés dans le prochain conflit avec un autocrate, on ferait bien de s’efforcer activement, généreusement et de manière crédible à lutter contre la pauvreté dans le monde entier – et ne pas toujours faire passer les profits des multinationales avant tout.

Interlocuteur-trices sur ce thème

Mattea Meyer

Mattea Meyer

Conseillère nationale ZH, Co-Présidente du PS Suisse

Mattea Meyer

Mattea Meyer

Conseillère nationale ZH, Co-Présidente du PS Suisse

Mattea Meyer

Mattea Meyer

Conseillère nationale ZH, Co-Présidente du PS Suisse

Cédric Wermuth

Cédric Wermuth

Conseiller national AG, Co-Président du PS Suisse

Cédric Wermuth

Cédric Wermuth

Conseiller national AG, Co-Président du PS Suisse

Cédric Wermuth

Cédric Wermuth

Conseiller national AG, Co-Président du PS Suisse

Clément Borgeaud

Clément Borgeaud

Porte-parole & campagnes Suisse latine

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