Le Conseil fédéral a rendu public aujourd’hui son plan concernant la débâcle du F-35. Au lieu de tirer enfin les bonnes conclusions de ce fiasco et de mettre un terme à l’acquisition du F-35, il veut imposer cet achat en réduisant le nombre d’avions achetés. Dans le même temps, il annonce qu’il envisage d’acheter jusqu’à 40 avions de combat supplémentaires en plus du F-35. Une chose est claire : lors de la votation populaire, la population a été induite en erreur.
« Le F-35 s’avère être un gouffre financier. Le Conseil fédéral aurait dû mettre fin à cet achat depuis longtemps. Sa volonté de le mener à terme à tout prix est irresponsable », déclare Cédric Wermuth, co-président du PS Suisse. « Celles et ceux qui ne tirent pas les conséquences nécessaires de la débâcle du F-35 et veulent en même temps acquérir jusqu’à 40 avions supplémentaires ont renoncé à mener un débat sérieux sur la politique de sécurité. Renoncer à l’acquisition du F-35 libérerait les moyens financiers nécessaires pour des alternatives européennes et une protection complète de l’espace aérien. Le concept de protection de l’espace aérien récemment adopté par le Groupe socialiste montre qu’il est possible d’obtenir une meilleure protection pour moins d’argent. »
Cet été, le Conseil fédéral avait décidé de maintenir l’achat du F-35, bien que les États-Unis ne soient pas disposés à respecter le prix fixe convenu. Aujourd’hui, il a présenté le rapport du groupe de travail et la suite de la procédure : pour les 6 milliards, seul le « nombre maximal possible » d’avions sera désormais acheté. Parallèlement, l’achat de 40 avions de combat supplémentaires sera examiné. « Ce que le Conseil fédéral présente ici est irresponsable. Il poursuit la débâcle autour du F-35, alors que l’armée recevra désormais nettement moins d’avions que prévu. L’achat doit être immédiatement suspendu », déclare Lisa Mazzone, présidente des VERT-E-S suisses. « Au lieu de graver dans le marbre notre dépendance vis-à-vis des États-Unis en matière de politique de sécurité pour les prochaines décennies et d’exiger un nouveau réarmement sans plan précis, il faudrait annuler l’achat et miser sur nos partenaires européens. »
« La population a manifestement été trompée. Le Conseil fédéral a affirmé qu’un plafond de 6 milliards de francs suffirait à protéger l’espace aérien suisse. Manifestement, le Conseil fédéral ne se souvient pas de ses propres promesses faites pendant la campagne de votation. C’est grave, car la population ne peut manifestement pas se fier aux déclarations du Conseil fédéral », déclare Pauline Schneider, secrétaire politique du GSsA.
Pour l’Alliance Stop F-35, il est clair qu’une stratégie sérieuse en matière de politique de sécurité doit commencer par l’arrêt immédiat de l’acquisition désastreuse des F-35. Chaque versement supplémentaire rend le projet F-35 plus coûteux, affaiblit la position de négociation de la Suisse et nuit à notre sécurité. Toute autre décision indiquerait un manque évident d’intérêt pour une analyse sérieuse de la situation.
