La majorité bourgeoise de la Commission de la politique de sécurité du Conseil des États (CPS-E) a approuvé une motion de l’UDC visant à réintroduire les munitions de poche. Pour le PS Suisse, il est clair que cette décision est irresponsable. Elle met en danger des vies humaines au lieu de garantir la sécurité. Le Conseil des États doit absolument mettre un terme à cette aberration.
« La réintroduction des munitions de poche est absurde sur le plan de la politique de sécurité et dangereuse pour la société. Les défis auxquels la Suisse est confrontée aujourd’hui relèvent de la sécurité hybride au quotidien, tandis que les modèles classiques de mobilisation n’ont plus aucune pertinence dans la situation actuelle. Le centre-droit veut ramener la politique de sécurité dans les années 80 », déclare le conseiller national socialiste Pierre-Alain Fridez (JU). « Il est prouvé que la disponibilité accrue d’armes et de munitions entraîne une augmentation des suicides et des féminicides. Le Conseil fédéral a confirmé à maintes reprises qu’une moindre disponibilité des armes réduit le taux de suicide — et les résultats des études sont très clairs à ce sujet. » Depuis des années, les institutions spécialisées dans la psychiatrie et la santé publique soulignent qu’un accès plus restreint aux moyens mortels — armes, munitions ou médicaments dangereux — réduit considérablement le risque de suicide et de féminicide, sans pour autant inciter à recourir à d’autres méthodes.
« La motion repose sur une logique de politique de sécurité totalement erronée : elle invente des scénarios hypothétiques d’attaques à grande échelle, alors que les risques réels concernent aujourd’hui la sécurité quotidienne », poursuit Pierre-Alain Fridez. En mars 2023, le Conseil national a rejeté à une écrasante majorité la motion Addor visant à réintroduire les munitions de poche. « Le fait que la CPS-E relance pratiquement la même intervention parlementaire est un coup de force évident et un mépris de la volonté parlementaire », conclut Pierre-Alain Fridez. Le PS Suisse demande instamment au Conseil des États de rejeter clairement cette motion et de s’en tenir à une politique de sécurité qui protège les personnes au lieu de les exposer à des risques inutiles.